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Résultats de l'étude sur les risque d’évènements cardiovasculaires et thrombo-emboliques chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde

Publié le 23 novembre 2022

Les résultats de l'étude sur les risque d’évènements cardiovasculaires et thrombo-emboliques chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde traités par inhibiteurs de Janus kinases (anti-JAK) en comparaison à ceux traités par un anti-TNF ont été communiqués.

Cardiogramme_UPEC_Shutterstock_566691763
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Les équipes de la Fédération Hospitalo-Universitaire TRUE [1] (Innovative therapy for immune disorders) du centre d’investigation clinique de l’hôpital Henri-Mondor AP-HP, de l’Inserm et de l’Université Paris Est Créteil, en lien avec l’équipe de recherche universitaire EpiDermE, et le Groupement d’Intérêt Scientifique EPI-PHARE [2], ont estimé le risque d’évènements cardiovasculaires graves et thrombo-emboliques chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde traités par inhibiteurs de Janus kinases (anti-JAK) en comparaison à ceux traités par un anti-TNF, l’adalimumab.
Cette étude a été menée grâce au Système national des données de Santé (SNDS), qui regroupe les données du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) et les données de remboursement des soins de l’ensemble des individus vivant en France.

Les résultats de ces travaux, coordonnés par le Dr Léa Hoisnard et le Pr Emilie Sbidian, ont fait l’objet d’une publication dans Annals Rheumatic Diseases le 06 octobre 2022.

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie articulaire inflammatoire et chronique (ou rhumatisme inflammatoire chronique) caractérisée par une atteinte articulaire bilatérale et symétrique, évoluant par poussées et destruction des articulations. Selon une précédente étude Epi-Phare [3], 385 919 cas de polyarthrite rhumatoïde ont été identifiés entre 2010 et 2019.

Les inhibiteurs de Janus kinases (JAK) sont une alternative thérapeutique récente pour traiter les patients. Pourtant, des évènements cardio-vasculaires graves ont été rapportés dans des essais cliniques évaluant cette nouvelle classe thérapeutique [4].

Menée à partir du Système national des Données de Santé (SNDS), l’objectif de cette étude était de comparer le risque d’évènements cardiovasculaires graves et thrombo-emboliques des anti-JAK par rapport à un anti-TNF (traitement classique de la polyarthrite rhumatoïde).

15 835 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde initiant soit un anti-JAK (8 481 patients) soit l’adalimumab (7 354 patients) entre le 1er juillet 2017 et le 31 mai 2021 ont été inclus.

Au cours du suivi, 54 et 35 évènements cardiovasculaires graves et 75 et 32 évènements thrombo-emboliques ont été identifiés dans les groupes anti-JAK et anti-TNF respectivement. Les taux d’incidence étaient de 4.3 et 3.6 pour 1000 personnes par an dans les groupes anti-JAK et anti-TNF pour les évènements cardiovasculaires graves et 6.0 et 3.3 pour 1 000 personnes par an pour les évènements thrombo-emboliques.

Les risques d’évènements cardiovasculaires graves et d’évènements thrombo-emboliques n’étaient pas significativement augmentés dans le groupe anti-JAK en comparaison au groupe adalimumab.

Les analyses réalisées parmi les sous-groupes de patients selon l’anti-JAK (tofacitinib ou baricitinib), selon le sexe des patients montraient des résultats non significatifs similaires. En particulier, les résultats étaient non significatifs chez les patients ayant au moins un facteur de risque cardiovasculaire et âgés de 50 ans et plus ou de 65 ans et plus.

Cette étude a permis de fournir des données rassurantes quant au risque d’évènements cardiovasculaires graves et thrombo-emboliques chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde initiant un anti-JAK en comparaison à un anti-TNF.

[1] La Fédération Hospitalo-Universitaires FHU TRUE a été labélisée par l’UPEC pour  une durée de cinq ans. Son objectif principal est d’améliorer la prise en charge globale des patients atteints de maladies auto-immunes/inflammatoires.

Les principaux axes de travail développés au sein de la FHU TRUE sont (i) d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et développer des approches thérapeutiques innovantes dans la prise en charge des pathologies dysimmunitaires, (ii) de réaliser des analyses épidémiologiques transversales permettant l'évaluation des réponses thérapeutiques, (iii) d’étudier l’Impact sur la qualité de vie et l’observance des patients via la mise en place d’une plateforme «biomédecines et thérapeutiques ciblées» sur site, (iv) de développer un réseau «Santé-hôpital à domicile» en utilisant les nouveaux outils fournis par la télémédecine.

[2] Le Groupement d’Intérêt Scientifique EPI-PHARE, constitué fin 2018 par l’ANSM et la Cnam, réalise, pilote et coordonne des études de pharmaco-épidémiologie pour éclairer les pouvoirs publics dans la prise de décision et répond à la demande croissante d’études basées sur les données complexes et massives du Système national des données de santé (SNDS)

[3] Prevalence, mortality, and treatment of patients with rheumatoid arthritis: A cohort study of the French National Health Data System, 2010–2019 Joint Bone Spine Volume 90, Issue 1, January 2023, 105460

[4] Cardiovascular and cancer risk with tofacitinib in rheumatoid arthritis. N Engl J Med 2022;386:316–26.

Référence : Léa Hoisnard, Laura Pina Vegas, Rosemary Dray-Spira, Alain Weill, Mahmoud Zureik, Emilie Sbidian. Annals Rheumatic Diseases.

DOI : 10.1136/annrheumdis-2022-222824
  
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