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Maryam Madjidi lauréate du prix Goncourt du premier roman

Publié le 4 mai 2017

Maryam Madjidi, professeure de FLE à l'UPEC a reçu le 3 mai 2017 le prix Goncourt du premier roman pour "Marx et la poupée". Retour sur le parcours de cette auteure talentueuse.

Date(s)

le 4 mai 2017

"Marx et la Poupée", Prix Goncourt du premier Roman
« Je voudrais me taire quand on me demande mes origines. Je voudrais raconter autre chose, n’importe quoi, inventer, mentir. Je voudrais aussi qu’on me pose d’autres questions, des questions inattendues, déroutantes, même absurdes, qu’on me surprenne. Et en même temps, je me vautre dans mon petit monde exotique et j’en tire une fierté jouissive. La fierté d’être différente ».
Maryam Madjidi est allée puiser à la source de cette fierté et a recueilli tous ses souvenirs, tout ce qu’elle a vécu. Membre actif du parti de l’opposition, son père est condamné à l’exil. En quittant Téhéran, la famille de Maryam Madjidi, a dû laisser derrière elle de nombreux biens. Parmi eux, des livres de penseurs communistes et des jouets. Jeune sorcière dompteuse de mots, elle nous livre son parcours dans une fable poétique : Marx et la poupée. Publiée aux éditions Le Nouvel Attila, cette œuvre a reçu le 3 mai le prix Goncourt du premier roman 2017.

Le parcours de Maryam Madjidi
Maryam Madjidi est née à Téhéran, en Iran, aux premières heures de la révolution iranienne menée par l’Ayatollah Khomeini. Elle y passe les six premières années de sa vie. Ses parents sont des membres actifs du parti d’opposition : « Nous marchons tous les trois dans la rue. Je suis assise sur les épaules de mon père, j’ai à peine un an. Un couple et son enfant qui se promènent. Rien de plus banal. A côté de mes couches, dans ma grenouillère, des comptes rendus de réunions du parti d’opposition pour lesquels mes parents militent ». Son père est arrêté et condamné à l’exil. Il arrive à Paris et la famille entière le rejoint. Un nouveau monde, une nouvelle culture, une nouvelle langue.
Après avoir vécu plusieurs années en France, Maryam Madjidi est retournée dans son pays natal pour retrouver ses racines. Lors de ce voyage, elle a magnifié l’Iran. Grisée par ce retour aux sources, elle ne voyait pas la toute puissance masculine et la condition de ces femmes voilées. Mais sa famille lui a rappelée tout ce qu’elle avait sacrifié pour elle, pour qu’elle vive en France et soit une femme libre. Cette expérience lui a permis de comprendre la puissance des origines et le poids qu’elles font peser sur certaines personnes.
Elle est désormais professeure de Français Langue Etrangère au DELCIFE à l’UPEC. Elle évoque dans ce livre poignant le déracinement, le poids des origines, l’intégration dans un pays étranger, le rapport au farsi, sa langue natale, l’éloignement de la famille.