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Publication scientifique : Efficacité du Daratumumab dans le traitement du rejet de greffe rénale

Publié le 26 juin 2019

Une équipe du service de néphrologie et transplantation de l’hôpital Henri-Mondor AP-HP et de l’Institut Mondor de recherche biomédicale (Inserm / UPEC), en collaboration avec le centre de transplantation de l’hôpital universitaire de Duke, ont souligné l’efficacité du Daratumumab, un anticorps monoclonal initialement utilisé dans le traitement du myélome, pour lutter contre les rejets de greffe chez les patients ayant bénéficié d’une transplantation rénale.

recherche-anticorps
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Ces résultats, qui représentent un nouvel espoir pour les patients en attente de greffe, ont fait l’objet le 21 juin 2019 d’une publication dans le Journal of the American Society of Nephrology (JASN).

La transplantation rénale est le traitement privilégié pour les patients souffrant d’une insuffisance rénale grave : elle améliore l’espérance et la qualité de vie, et représente un coût moins élevé que la dialyse. Toutefois, le nombre de donneurs est faible, les délais d’attente peuvent être longs et certains patients meurent avant d’avoir pu bénéficier d’une transplantation rénale. Les patients hyperimmunisés ont peu de chances de pouvoir bénéficier d’une transplantation, et la présence d’anticorps dirigés contre leur système de défense immunitaire HLA* est associée à la survenue de phénomènes de rejets aigus ou chroniques du greffon.

Les patients ayant déjà bénéficié d’une transplantation et de transfusions sanguines et les patientes ayant déjà été enceintes ont un risque de plus élevé de développer ces anticorps anti HLA.

Les outils thérapeutiques permettant de contrôler cette réponse immunologique sont encore limités et peu efficaces. De nouvelles stratégies thérapeutiques permettant de cibler directement les plasmocytes produisant les anticorps anti HLA ont toutefois montré des effets bénéfiques, en particulier pour le traitement de certaines hémopathies.


Travaux d'études

Afin de cibler les cellules de plasma, particulièrement impliquées dans la production de ces anticorps anti HLA, les équipes du service de néphrologie et transplantation de l’hôpital Henri-Mondor AP-HP et de l’Institut Mondor de recherche biomédicale – Inserm / Université Paris Est Créteil -, en collaboration avec le centre de transplantation de l’hôpital universitaire de Duke, ont utilisé le Daratumumab initialement utilisé dans le traitement du myélome pour éliminer les plasmocytes produits en excès dans cette pathologie

Ces travaux ont été menés dans un cadre expérimental puis sur deux patients pris en charge à l’hôpital Henri-Mondor AP-HP, l’un présentant un rejet réfractaire après une double transplantation rénale et cardiaque, le second en attente d’une transplantation cardiaque et ne pouvant être transplanté du fait de l’importance de son immunisation persistante malgré les traitements conventionels

Les résultats ont montré que le Daratumumab avait réduit le taux d’anticorps anti HLA dirigés contre le donneur et augmenté la survie du greffon rénal (28 jours vs 5.2 jours) dans le groupe traité par rapport au groupe non traité. Dans les deux cas cliniques, il a été observé une réduction très significative du taux d’anticorps anti HLA permettant un accès à la greffe dans un cas et une réversibilité partielle du rejet dans l’autre

Ces premiers travaux, qui nécessitent d’être approfondis afin de mieux comprendre le rôle du Daratumumab dans la résistance antimicrobienne et la réduction des anticorps anti HLA dirigés contre le donneur ouvrent des perspectives thérapeutiques majeures pour des milliers de patients en attente notamment d’une transplantation d’organe.

*Le système HLA (pour « Human leukocyte antigen ») correspond à un ensemble d’éléments (antigènes) communs aux globules blancs (leucocytes) et aux plaquettes du sang d’un individu, intervenant dans la défense naturelle de son organisme.