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Le quotidien métropolitain : pas si banal que ça !

Publié le 28 août 2015

Long, bruyant, fatiguant mais bien pratique. Le métro parisien vous cache des secrets. Entre regards esquivés et visages fermés, les voyageurs n'ont qu'un seul but. Sortir le plus vite possible !

Le quotidien métropolitain : pas si banal que ça ! - Photo : Joseph Melin
Le quotidien métropolitain : pas si banal que ça ! - Photo : Joseph Melin
Déjà 8h, Daumesnil, une femme hurle dans son téléphone. Les crissements de frein agressent les passagers. Les portes s'ouvrent et c'est parti pour la chasse aux places. Des déplacements chaotiques jusqu'à la sortie. L'alarme sonore s’enclenche. Plus qu'à attendre 20 minutes pour sortir de cet enfer souterrain. Les fortes chaleurs, les odeurs nauséabondes et le confinement font partie du voyage.

Pour la plupart, ce trajet est une perte de temps. Un facteur de fatigue. Un moment de la journée qu'on préfère oublier. Ce moment de calvaire quotidien est vécu par la majorité d'entre nous. En 2011, une étude du Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF) comptait 4,13 millions de voyageurs par jour dans le métro.

L'horreur souterraine
Touristes, étudiants, employés, retraités, pauvres, riches (même s'ils se font rares!), le métro regroupe tout le monde. La cohabitation débute. Une foule immense où tout le monde se voit mais personne ne se regarde. Deux chercheurs ont enquêté sur les comportements physiques des usagers dans le métro : les deux-tiers du temps, entre 3,3 et 5 personnes cohabitent au m². Afin de maintenir une cohabitation pacifique, les voyageurs adoptent un nouveau comportement. Aucun contact physique. Aucun contact visuel. La règle d'or, ne pas s'immiscer dans la vie de l'autre. Une sorte de pacte de non-agression. Le photographe Luc Delahaye a fait des clichés de voyageurs dans les années 90. Les portraits en noirs et blancs montrent des regards dans le vide fuyant à tout prix celui d'en face.

Un œil artistique
Les artistes, eux, ont leur propre vision. Pas un calvaire mais un lieu mis en scène. Le métro inspire de nombreux photographes. Que ce soit Doisneau ou Izis, tout photographe parisien est passé par ces souterrains. Le métropolitain devient l'emblème de cette métropole qu'est Paris. Dans le milieu des années 90, le photographe Janol Apin joue de l'objectif. Avec humour et imagination, il met en scène les noms des stations.

Les sous-sols de la capitale fascinent également le 7e art. On les retrouve dans Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet ou encore dans Subway de Luc Besson. La grisaille, le bruit et la mauvaise humeur font donc partie du décor.

Les réseaux sociaux s'en mêlent
Depuis quelques années, la vision de ce lieu se transforme. Au lieu de s'ignorer pourquoi ne pas s'observer ? Pourquoi ne pas s'imaginer avec ce bel inconnu assis en face ? Les réseaux sociaux ont développé ce qu'on appelle "Spotted". Traduit en français par "repéré". Qu'est-ce ? Le mouvement naît dans les universités afin de retrouver un inconnu que l'on a croisé sur le campus et qu'on voudrait revoir. Le concept se développe un peu partout. Notamment dans le métro. Chaque ligne de la 1 à la 14 possède sa propre page sur Facebook. C'est par des vers endiablés qu'on retrouve un potentiel flirt qu'on a croisé à Saint-Michel. En un regard osé. En un message composé. Et vous voilà peut-être bientôt marié ! L'humour sur Spotted est aussi parfois de la partie. Des messages satiriques pour se moquer, en particulier de ceux qui ignorent l'existence du déo.

Alors, parmi ces moments de la journée tant redoutés, cachés dans le métro, de véritables instants inattendus : la rencontre d'une vie !

Justine DANIEL (L2 droit)
inscrite à l'option transversale "Journalisme et communication"